« Je suis certaine que c’est un malentendu ! » Dit-elle avec un petit rire-sourire en reculant doucement. Eux ça n’avait pas l’air de les amuser. Du tout. Une balle magique frola la joue de Cora qui poussa un petit couinement. « Allez, soyez gentils, je sais que vous pouvez le faire ! » lança-t-elle d’un ton peut-être un peu moins enjoué que précédemment. Le bruit d’un fouet claqua dans les airs et la jeune mage eut un petit sourire navré. Elle était certaine qu’elle pouvait rendre raison aux deux grands baraqués qui la regardaient méchamment ! Il lui fallait juste un peu plus de temps, histoire qu’ils réfléchissent à leurs actes et fassent gentiment rédemption. Et sans mourir, si possible.  « On va en discuter, mais il faut vous calmer d’abord, je suis sûre qu’on peut arriver à un compromis ! »  et comme ils avaient l’air de vouloir d’abord régler ça avec la magie (c’était bien les hommes ça, à toujours préférer la violence), elle allait leur en faire de la magie ! Joignant le bout des paumes de ses mains, elle les tendit dans leur direction et laissa échapper un rayon de lumière blanche vers leurs visages. Ce fut rapide et efficace et pendant qu’ils étaient aveuglés, Cora se réfugia dans un arbre où elle se cacha un instant, tel un écureuil coloré, le cœur pincé des gémissements que ses adversaires involontaires (de son point de vue) poussaient. Oui ça faisait un peu mal autant de lumière dans les yeux, elle en était désolée, mais elle avait fait son possible pour doser afin de ne pas les blesser, promis !

Ces deux zigotos, un géant baraqué aux cheveux verts et un petit costaud au crâne rasé et aux yeux rouges étaient des mages de Ghoul Spirit recherchés nommés Lorell et Ardyh. On pouvait voir à la non-discrétion de leurs tatouages (sur le cou et à l’arrière du crâne) qu’ils n’étaient pas du genre à craindre pour leur vie. Ce qui expliquait aussi sans doute qu’ils détroussaient les gens qui avaient le malheur de tomber sur eux entre deux missions. Alors que faisait Cora dans cette galère ? Elle avait tout simplement vu l’affiche indiquant qu’ils étaient dangereux et dans le coin, donc elle dit que si elle arrivait à les pousser à se rendre, elle aurait accompli une bonne action et que sa journée en serait illuminée, et elle s’était donc lancée à leur poursuite, toute guillerette. Une fois qu’elle leur était tombée dessus (il faut dire qu’ils ne cherchaient pas non plus la discrétion), elle leur avait joyeusement annoncé que non, elle n’allait pas leur donner sa bourse (fort peu remplie par ailleurs) mais qu’ils allaient gentiment se rendre et la suivre. Ils l’avaient, étonnement, plutôt mal prit. L’affiche précisait aussi qu’ils utilisaient une magie de rééquipement d’armes à feu et de fouets en tout genre, ce qu’elle avait pu constater par elle-même assez vite.

Mais Cora n’avait pas peur, oh ça non ! Bon, elle n’était pas rassurée, mais confiante en sa capacité à raisonné les âmes sombres, elle ne comptait pas abandonner. Jusqu’à aujourd’hui, et en deux ans, elle n’avait pas forcément eut des résultats très probants, mais hors de questions qu’elle change d’idée, parfaitement satisfaite de son objectif. Alors qu’elle essayait de trouver une approche pour sa négociation, elle sentit une brulure vive à la cheville tandis qu’on la tirait vers le sol. Ils l’avaient manifestement repérée et avaient un fouet de flammes dans leur arsenal. Goutant la terre plus vite qu’elle ne l’aurait voulu, la jeune mage laissa échapper une petite plainte tandis que son corps tout entier, meurtrit, lui proposait de fuir rapidement avant d’y passer. Sa jambe brulée la faisait encore souffrir et Lorell, le grand aux fouets, tout comme Ardyh, le petit aux pistolets la regardaient avec un grand sourire pas forcément engageant ; mais au moins ils souriaient ! C’était un bon départ ! Et puis, elle avait déjà été encore plus dans la panade que ça, alors elle allait bien finir par trouver un moyen de s’en sortir, non ?

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