« YOUUUUUUUUUUHOUUUUUUUUUUUUU ! Aïe » Cora s’écroula lamentablement sur le sol. Au ralenti. En temps normal elle se serait rattrapée sans problèmes. Mais en temps normal elle ne se serait pas pris un poteau dans la tronche. Assurément, il n’était pas là avant ! Non non ! Il s’était jeté sur elle ! Vil et cruel poteau ! Sans doute le coup d’un mage capable d’animer les objets ! Elle allait le retrouver et l’inonder de lumière le bougre ! Mais avant ça, il fallait qu’elle réussisse à se relever. Après deux essais infructueux et des chutes dans le sable, elle se décida de s’aider de son compagnon de beuverie, Massaï. Heu non. Assaï ? Essaye ? Assaye ? Ici ? Issaï ! C’était ça son nom ! Elle l’avait croisé dans l’un des bars de la plage. Ce soir, c’était open bar et pour qui se débrouillait bien, il y avait possibilité de s’en mettre plein le ventre (et de maltraiter son foie par la même occasion) gratuitement. C’était en partie – complètement – pour ça que Cora s’était pointée à Akane Beach. Pour ça et pour passer du bon temps, se faire des amis et plus si affinité. Car elle vadrouillait depuis un petit bout de temps et elle se sentait seule, et pour parer à cela, quoi de mieux que de faire la fête et de boire jusqu’à pas d’heure ? Sauf que Cora, un verre lui suffisait, et elle était déjà capable de danser la macaréna sur la table (et généralement elle se faisait plus ou moins gentiment sortir de l’établissement). Et là, elle en était déjà à son dixième verre, encouragée par l’ambiance de la soirée géante et par le défi de retarder le plus longtemps possible le moment où elle s’écroulerait pour dormir comme un bébé jusqu’au petit matin. Plus tôt, elle avait demandé à un marchand adorable si il voulait bien lui garder ses affaires en échange de quelques jouets faits maisons et d’un ménage complet de son échoppe. Elle n’avait pas besoin de lit pour faire la fête, juste un endroit où stoquer ses trucs, et puis elle était aussi parfaitement consciente qu’elle dormirait sans doute plus dans le sable, ou dans le lit d’un/une autre plutôt que dans un qu’elle aurait payé. De toute manière "se trouver un pieux", ou "préparer convenablement ses voyages" étaient des idées plutôt abstraites pour la mage qui se débrouillait toujours, les esprits seuls savent comment, pour trouver une solution de secours, aussi farfelue soit-elle.

Une fois debout, sa main dans celle du super Essaye, heu, Issaï, elle l’entraina vers une des échoppes qu’ils n’avaient pas encore fait, très colorée, donc clairement du goût de Cora. En plus ils proposaient à la dégustation, rendue gratuite par le beau sourire éméché de la demoiselle, une série de shot dits " de l’arc-en-ciel" ce qui la fit sauter sur place. « On fait un concours Izsaïeuh ! Celui qui en bu…boive….bois le plus ! » et dans son état, proposer cette lubie était une réelle folie. Bientôt elle se mettrait à courir en petite tenue et changée en prisme lumineux humain, éclairant toute la plage de milles couleurs. Non ça ne lui était jamais arrivé, c’est faux. Absolument faux. D’ailleurs il ne restait aucune preuve de cela – mais uniquement car elle ne s’était jamais faite arrêtée par les services de sécurité et que sa lumière cachait son visage pour une potentielle identification post-soirée. Et puis c’était y’a deux ans, une histoire ancienne après tout ! De toute manière, elle avait murit, elle était plus sérieuse et tenait bien mieux l’alcool ! Oui oui ! Et pour le prouver, elle avait eu cette glorieuse idée de continuer à boire encore plus. C’est bien Cora, continue comme ça.