Serais-tu capable d'aller au bout du monde juste par curiosité ? [PV Issaï]

Serais-tu capable d'aller au bout du monde juste par curiosité ?

Ah..! Le Crocus Garden... Le magnifique jardin de Crocus, animé par toutes ces couleurs plus vives et plus attirantes les unes que les autres. L'odeur de printemps était là, transportant les civils et les mages dans un autre monde. Le jardin permettait à quiconque qui y entrait, de s'échapper quelques instants ailleurs, sans pour autant quitter sa ville, son travail, et ses amis ou famille. Dès que je passais par Crocus, j' en profitais pour m'y arrêter. Cela me permettait d'oublier mon passé quelque peu désastreux et sombre. Chacun de nous a en soi ses cauchemars, que l'on voudrait oublier, ou effacer de l'histoire. Mais il en est tout le contraire. Ces événements là nous construisent, même si pour certains, ils sont mal perçus. Chaque instants de notre vie nous rend unique et nous permette d'avancer. Bien que je pense que tout cela soit vrai, je m'octroies tout de même quelques instants de rêve, m'imaginant une seconde vie un peu moins désastreuse que celle-ci.

Je fus très vite sortie de mes rêveries. Non loin de moi, des enfants jouaient avec des ballons. Déposant mon sac à dos sur l'herbe tendre, je me laisses tomber au sol, soulevant quelques petits parachutes de pissenlits qui viennent se poser sur moi. La tête sur mon sac, je regarde silencieusement le ciel bleu parsemé de nuages. Doucement, je me laisses bercer par les chants et les cris des enfants. Oui, les cris d'enfants me bercent. C'est étrange hein ? Mais c'est comme ça ! N'importe quel bruit me berce ! Et puis, vous savez, quand on dort depuis pas mal de temps dehors, avec pour seul matelas, la terre ou l'herbe, et comme seule compagnie les étoiles, c'est plutôt agréable un parc ! Le soleil, par sa seule présence te réchauffe autant physiquement que moralement. Quelques minutes passent, puis je rouvre un oeil. Les enfants se sont tus et le ciel s'est rapidement couvert. De gros nuages sombres cachent le soleil, et craignant une grosse averse, je me relève aussi rapidement que je le puisses pour mettre à l'abri mes affaires. J'ai beau adorer la pluie et les orages, mes vêtements et mon sac ne sont pas vraiment de mon avis ! Je cours alors sous un arbre, un immense saule. Je m'assois contre le tronc, en tailleur. Et j'attends que le temps passe...

Serais-tu capable d'aller au bout du monde juste par curiosité ?

Isis Sandfox
feat.
Issaï R. Campbull

	« La pensée d'un homme est avant tout sa nostalgie. » Δ Albert Camus
Crocus. Ce nom ne sonne-t-il pas comme celui d'une fleur majestueuse ? Une magnifique plante qui pourrait vous hypnotiser avec son odeur délicieuse et sucrée. D'une telle beauté, que jamais, au grand jamais on ne pourrait se lasser d'admirer. C'est une belle présentation n'est-ce pas ? De cette ville majestueuse qu'est Crocus. C'est ainsi que je la verrais si elle avait été une fleur. Capitale de Fiore, cette ville attire énormément de monde, tous plus différents les uns que les autres. Moi qui suis pourtant loin d'aimer ce genre d'endroit, toujours débordant d'inconnu aux multiples facettes, je ne peux renier mon admiration pour cette magnifique cité. C'est ici que je suis né, enfin c'est ce que je pense, je ne peux que penser, car au fond, j'ignore totalement mon lieu de naissance. La nostalgie m'envahi dès que je pose le pied, que dis-je, dès que j'aperçois la Capitale de Fiore. Son simple nom fait naître en moi, un sentiment de bien être, d'apaisement, de confort. N'est-ce pas l'ironie du sort, comment on dit ? Qu'un homme tel que moi, qui ne reste jamais bien longtemps au même endroit, éprouve un tel sentiment de bien-être à l'égard d'un lieu ? Quelle ironie, qu'un homme habitué à dormir à même le sol, ressente le confort de cette ville, sans même s'allonger sur la douceur d'un matelas. Je ne peux cependant cacher mon ressenti vis-à-vis de cette ville, le sourire présent sur mon visage me trahirait. Ici, je me sens libre. Je me sens, moi. Le visage découvert, je ne ressens nul besoin de me cacher derrière un quelconque tissu. Je laisse la douce et chaleureuse lumière du soleil parcourir la peau de ma bouille, je la laisse pénétrer chacun des pores présents à ce niveau. Je laisse mon visage s'imprégner de cet halo éblouissant. La cadence de mes pas, qui d'habitude se fait pressante, se montre bien lente, me laissant le temps de contempler les miles et une merveille de cette cité. C'est pourtant loin d'être la première fois que j'y mets les pieds, loin d'être la première fois que je parcours ses rues en admirant la beauté de son architecture. Mais je ne m'en lasse et ne m'en laisserais jamais. Pour autant, seul un lieu m'intéresse dans l'immédiat, je parcours les rues, slalome entre les inconnus, dans l'unique but de me rendre au Jardin. Le seul et l'unique, Jardin de Crocus. Cette merveille qui entoure le Palais Royal, de laquelle s'évade un parfum divin qui emplit vos narines, votre corps d'un arôme naturel. Un parfum qui m'apaise de la même manière qu'une mère qui prend son enfant dans ses bras lorsqu'il tombe. Enfin, comment puis-je comparé cela ? N'ayant jamais connu mes parents, je ne peux que faire une déduction. Plus je m'approche du lieu désiré et plus je me sens épanoui. Malgré tout, plus je m'en approche, plus la lumière du soleil s'estompe, se cache derrière un amas de nuage grisâtre. Les gens s'empressent de rentrer chez eux de peur d'être trempé par cette naissance de pluie qui tombe. Goûte après goûte, elle s'affirme, se prononce, devient plus forte, s'abattant avec force sur les bâtisses, sur l'herbe, sur mon visage nu. Mais rien, ne me fera changer d'avis. Tête brûlée que je suis, ni le temps, ni les personnes, ni les animaux, ne pourraient me faire changer d'avis. Qu'il neige ou qu'il pleuve, je désire me rendre au jardin, et je m'y rendrais, même trempé. Laissant l'eau couler sur mon visage, mes cheveux, mes vêtements, je continue de marcher d'un pas affirmé. Et me voilà arrivé à destination. Arrivé dans ce lieu où j'avais tant désiré de me rendre. Trempé de la tête au pied, je reste planté là, au centre du jardin, restant sous la pluie, comme si elle ne pouvait m'atteindre. Même sous ce ciel gris, ce lieu resplendissait de toute sa beauté, même si la pluie chassait son odeur pure, je la ressens, sous la forme d'un frisson qui me parcourt. Mes sens de chasseur me permettent de sentir et d'entendre plus de choses que les personnes normales. Est-ce un don ou une malédiction ? Tout dépend de la situation. Les yeux fermé, j'humais l'odeur qui se dégageait du Jardin, de la verdure et même de la pluie. Une odeur était venue me chatouiller légèrement les narines, un parfum humain. Les yeux toujours aussi clos, je reste sur place, profitant de ce moment de calme. Des moments comme celui-ci sont si rare, qu'il faut savoir les savourer à leur juste valeur. « La pluie t'effraie ? » Une simple question. Aucun jugement derrière celle-ci. À qui donc je m'adresse ? À cette personne, cette demoiselle, assise contre le tronc d'arbre, pas très loin de moi à vrai dire. J'abaisse mon visage tout en ouvrant petit à petit mes yeux, qui sous l'obscurité du ciel, s'illuminait légèrement. Fixant cette fille abritée sous un arbre, elle avait décidé de rester ici, alors que la pluie tombe. Par choix ou par obligation ? Je l'ignore. Mais est-ce que cela m'intéresse réellement ?
© Gasmask

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