Je suis née à Magnolia, lors d'un pèlerinage qu'effectuaient mes parents, en bons fidèles, en bons amoureux de la puissance religieuse. Il est donc facile de devenir que j'ai vécu dans les idéaux qu'imposent Zentopia. Mes parents sont de fervents défenseurs de la religion et c'est tout naturellement que j'ai grandi, dans l'optique d'être à mon tour, fidèle à cette puissance. Malheureusement pour eux, ce ne fut pas le cas.

Quand je n'étais encore qu'une petite fille, tous ces principes me semblaient être la meilleure chose au monde. Reconnaître ses propres péchés, et non pas les cacher, mais plutôt essayer de les expier en aidant les autres, sans rien recevoir en retour, semblait être quelque chose de bien intéressant et je me rappelle encore ne pas avoir eu du mal à détester les mages officiels quand je n'étais qu'une enfant. Le fait qu'ils ne profitent de l'aide qu'ils proposaient pour gagner de l'argent semblait répugner mes parents alors il était tout naturel que j'en fasse autant. Mais, j'étais naïve et innocente, suivant aveuglement ses parents, recherchant leur admiration qu'ils préféraient porter à l'archevêque. En grandissant, je me rendais compte que la réalité était bien autre et que mes parents étaient loin d'être les modèles que j'avais tant aimés. Effectivement, plus je grandissais, moins je restais naïve. Je rêvais de découvrir une vie de liberté, non dictée par des principes que je trouvais, de plus, en plus moyenâgeux. Plus je grandissais, la vie de mage m'intéressait et plus je rêvais de faire à mon tour partie d'une guilde. J'avais même fini par me trouver idiote d'avoir suivi l'avis de mes parents sur les guildes officielles.

Ce fut grâce à de nombreuses recherches parmi les grimoires des bibliothèques de l'académie des mages à laquelle mes parents m'avaient inscrite pour que je puisse à mon tour servir la principauté, et grâce à la persévérance dont j'avais fait preuve pour exploiter le potentiel qui sommeillait en moi, que je réussis à pratiquer la magie de Maguilty Sense, sans pour autant réussir à la maîtriser correctement. Alors quand j'eus l'âge de quitter la demeure familiale, de quitter mes parents perdus dans leur fascination envers Zentopia, je n'hésitais une seule seconde à la quitter, sans prendre la peine d'en parler à mes parents, sachant très bien qu'ils m'empêcheraient de réaliser mes rêves, mon rêve d'aventure. Mais je n'étais pas sans cœur. Les au revoir se firent par lettres interposées. Moi leur expliquant mon choix, eux outrés de ce manque de manières, moi leur avouant qu'ils étaient totalement idiots de croire aux paquets de mensonges que leur servait sur un plateau en argent l'archevêque et eux me promettant de me faire revenir dans ce qu'ils appelaient le droit chemin.

Ma première aventure m'emmena droit à Crocus. Je me rappelle encore de mes yeux pétillants de bonheur quand j'avais découvert la capitale fleurie avec le palais royal. Je n'avais pas encore une vingtaine d'années à l'époque et c'était avec curiosité que je m'étais baladée dans les rues de la capitale. En continuant ma visite de la périphérie de la ville, je l'ai découverte. La guilde qui allait m'accueillir, celle dont j'avais tant entendu parler durant cette première aventure. Sabertooth. Niché dans les montagnes, l'imposant bâtiment ne m'imposa que le respect devant une telle guilde.

Ce fut donc à Sabertooth que j'ai trouvé tout ce dont j'ai toujours rêvé depuis ma prise de conscience. De l'aventure, de la magie, et avant tout des amis, des gens qui me correspondent. Certes, ce ne sont peut-être pas les plus tendres, mais le courage qui brille dans leurs yeux, cette persévérance pour devenir meilleur dans le domaine de chacun nous unit et je n'aurais pas pu trouver mieux pour décrire ma guide. Force, courage et persévérance.