« Issaï !! Bordel Issa réveille toi merde ! » Une voix résonnait à travers la pièce en bois. On pouvait y distinguer deux choses. Un homme allongé sur le sol, recouvert d'une espèce de draps, et ce qui ressemble à une boule de cristal, où s'affichait le visage d'une blonde au tempérament explosive à en juger par sa manière de parler. Sa voix résonnait encore entre les planches en bois, jusqu'à pratiquement faire vibrer ma petite tête brune. Oui l'homme allongé c'est moi. Entrouvrant légèrement les yeux pour me tourner et observer donc mon lacrima de communication, un de mes sourcils s'haussait tandis que je fixais la blonde de mon regard comateux. Elle avait pris la mauvaise habitude de me réveiller en hurlant tel un putois. Heureusement pour moi, elle ne pouvait le faire que par Lacrima, sinon Dieu m'aurait déjà accueillit dans ses immense bras. Mais pouvais-je vraiment me plaindre ? Vu le nombre de fois qu'elle avait sauvé mon petit postérieur rebondi, je ne pense pas pouvoir me plaindre. Terminant par me redresser pour attraper le tissu qui me servait de t-shirt, je reposais mon regard sur la blonde, qui continuait d'hurler au point où je ne comprenais que la moitié de ses paroles.
Mais elle devait comme d'habitude m'insulter avec tous les mots qu'elle connaissait. Baillant légèrement avant de moi-même ouvrir mes lèvres pour lui répondre d'une voix assez froide et dans une langue ancienne que très peu de mage aujourd'hui parle. « La ferme ! Qu'est-ce que t'as à gueuler merde !? » Il n'y a que très peu de façon de savoir lorsque je suis énervé. La première est lorsque je me mets à parler de cette façon, dans cette langue que la blonde comprend, et la deuxième est bien plus physique, un simple geste de sourcil qui peut passer inaperçu pour beaucoup. M'apaisant à l'aide d'un long soupire, j'écoutais les paroles de la demoiselle . « Eh ça va t'énerve pas le clochard hein ! Bref. Je suis venu te transmettre tout ce que j'ai appris ». Et là voilà partie, elle parlait, sans cesse, encore et encore pendant plusieurs minutes. Me laissant même le temps de me rhabiller, pour reprendre la route, le Lacrima en main.

Depuis plusieurs mois maintenant, j'errais de ville en ville, sans but précis. Seulement à la recherche de ma liberté. J'avais refusé la demande du conseil et depuis lors, je me sentais épié, suivis jour après jour. Pourquoi devaient-ils se montrer autant insistant ? Vouloir garder sa liberté est-ce si mal ? Je ne suis pas du genre à suivre les ordres de quelqu'un, je préfère de loin vivre de moi-même, sans rien à devoir à personne. Ne vivre que par ses propres moyens, n'avoir aucune chaine qui nous retienne. Rien au monde n'a meilleur goût que la liberté pour moi. Ni l'amour, ni l'amitié ne passera devant cela. Ni le Conseil, ni une quelconque guilde ne me fera changer d'avis. Aider autrui, n'est pas une chose que je repousse au contraire, mais je préfère le faire de manière libre, et non pas agir pour tel ou tel organisme, pour le faire paraître aux yeux du monde « meilleur ». Que ça soit Sabertooth ou bien même Blue Pegasus, à mes yeux les guildes sont identiques. Je ne dis pas que je n'irais jamais rejoindre l'une d'entre elle, ou que je ne rejoindrais jamais le Conseil, mais dans l'immédiat, non.  « Eh tu m'entends ! Ce n'est pas parce que tu es attirant physiquement que ça te permet tout hein !! Eh saloperie de libertin tu m'écoutes au moins ? »  Je ne répondais pas, perdu dans mes pensées, qui me tiraient de tous les côtés, comme un corps qu'on attachait par chacun de ses membres et qu'on les tirait. Laissant donc un véritable silence s'installer durant ma marche. Marchant sans direction précise, j'empruntais les chemins qui s'offraient à moi, sans même savoir où j'allais tomber cette fois-ci. Les joies du voyage, se demander où on allait atterrir, qui on allait rencontrer, ce qu'on allait découvrir, tant de joyeuses choses qui me seraient prises si j'acceptais une quelconque demande.